Pour jouer les touristes en Israël, il existe une alternative aux plages gay friendly de Tel-Aviv ou à l'église du Saint-Sépulcre à Jérusalem. Choisir l'utopie socialiste en voie d'obsolescence : le kibboutz, ou ce qu'il en reste. Les années 80 ont en effet sérieusement ébranlé l'équilibre de ces villages communautaires nés avec le sionisme au début du XXe siècle : l'arrivée au pouvoir du Likoud (droite) leur coupa les vivres avant que la récession économique achève de ralentir leurs usines. L'embourgeoisement de la société israélienne, parallèle à l'érosion de l'idéal collectiviste, constitua l'ultime coup de massue.
Grêle. Pour rebondir, nombre de kibboutzim se sont privatisés, ont diversifié leur secteur d'activités et se sont improvisés bed & breakfast. Désormais, on est loin de l'image d'Epinal : non, l'hôte du kibboutz ne nourrit pas les vaches, n'accomplit aucune corvée ménagère, pas plus qu'il ne récolte d'oranges dans les champs (qui sont de toute façon cultivés par des immigrés, et non plus par des kibboutzniks).
Alors qu’y fait-on ? Dans le désert de Judée, au bord de la mer Morte, le kibboutz Ein Gedi abrite un spa et un jardin botanique de toute beauté. Au sud du lac de Tibériade, le kibboutz agricole Shaar-Hagolan est entouré de réserves naturelles, propice au tourisme vert, entre randonnées sur les hauteurs du Golan, baignades ou kayak sur le Jourdain. Mais pas question pour nous de gagner un