Ce n’est pas que ce journal tienne à encourager l’infidélité, mais tout de même : pour vos escapades extraconjugales en Normandie, tâchez d’éviter ces destinations éculées que sont Etretat et Deauville. Essayez plutôt Lyons-la-Forêt.
A une centaine de kilomètres à l’ouest de Paris, ce joli village de l’Eure a abrité en toute discrétion (enfin presque) les amours clandestines d’un président de la République, de deux Premiers ministres, de nombreux artistes et de quelques rois. Le président, c’était Mitterrand, avec son amie Edith Cresson. On peut en parler, il y a prescription. Un autre Premier ministre s’est affiché dans le coin avec sa maîtresse, mais détailler l’affaire nous vaudrait des ennuis. Il y eut aussi des peintres, dont l’Américain Frederick Arthur Bridgman, qui posséda une maison ici et partagea une tendre amie (Lise Tréhot) avec Auguste Renoir. Et puis il y eut encore des surréalistes dont on peut penser qu’ils ne furent pas toujours sages : André Masson résida lui aussi plusieurs années en ces lieux qu’Aragon et Breton fréquentèrent parfois. Passons vite sur les rois : Richard Cœur de Lion, Philippe Auguste, saint Louis et autre menu fretin vinrent y chasser le cerf et la jolie biche.
La forêt domaniale de Lyons.
Lupanar sylvestre. On visite Lyons pour, disons, renouer avec son printemps. Le village est noyé au milieu d'une vaste forêt de hêtres, la plus grande d'Europe, dit-on. Au début du printemps précisément, les jacinthes