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Baltimore, «The Wire» en fil conducteur

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Dans les sites industriels dévastés, le port et les planques de l’inspecteur McNulty, réalité et fiction se brouillent. George Pelecanos, scénariste de la série culte américaine, nous fait découvrir l’envers du décor.
George Pelecanos, dans le port de Baltimore, non loin des bureaux occupés autrefois par l'équipe de «The Wire». (Photo DR)
par Laureen Ortiz, Envoyée spéciale à Baltimore
publié le 7 mars 2014 à 17h46

Personnage principal tragique de la série américaine The Wire (Sur écoute), Baltimore fascine mais reste trop souvent une simple étape entre New York et Washington. Ghetto englué dans la violence et la drogue, ville de Billie Holiday et d'Edgar Allan Poe… qu'est-elle vraiment ? Le scénariste et écrivain George Pelecanos nous promène en jeep dans ses artères méconnues mais familières.

Une maison en briques rouges, à l'angle d'une rue de West Baltimore, attire le regard. La porte d'entrée, en haut d'un petit escalier aux marches en béton défoncées, est scellée par une planche. Là n'est pas la curiosité : dans ce quartier à majorité afro-américaine, les portes condamnées sont légion, donnant une impression d'abandon généralisé. Mais sur la moitié inférieure de la planche ont été dessinées des tombes et des croix qui forment un petit cimetière. «How many more have to die…», y lit-on («Combien d'autres devront encore mourir ?»). Une image bien réelle qui fait écho à la première scène de la série The Wire, tournée à quelques mètres de là, au carrefour des rues Lexington et Fulton : un jeune du quartier, Snot Boogie, vient d'être tué par balles et gît sur le sol, alors que l'inspecteur Jimmy McNulty commence à enquêter.

Gâteaux de crabe. C'est à seulement quelques rues, au marché de Lexington, que George Pelecanos, auteur de romans policiers basé à Washington et coscénariste de cette série culte, nous a donné r