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Italie

A Florence, s’échapper de la cage aux foules

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Le musée des Offices ou le Ponte Vecchio? Basta! Stratégies solitaires pour semer les hordes de touristes pressés qui envahissent la cité toscane.
Florence n’est pas la seule ville menacée par le tourisme de masse, mais l’exiguïté du centre rend la situation plus périlleuse qu’à Venise. (Photo Giampiero Sposito. Reuters)
publié le 14 mars 2014 à 17h06
(mis à jour le 17 mars 2014 à 9h49)

Le prince n'est pas content : descendant de la plus illustre famille qui régna sur Florence, Ottaviano de Médicis est parti en guerre. Ou plutôt à la tête d'une croisade, à laquelle il espère que l'Unesco apportera très vite son soutien. Le danger qui guette la ville dont ses ancêtres firent l'épicentre de la Renaissance italienne ? Un adversaire bien plus redoutable encore que ce clan des Pazzi qui tenta en vain d'avoir la peau de son aïeul Laurent le Magnifique, en 1478. Un ennemi, dont les troupes se renouvellent à l'infini et se révéleraient plus toxiques que les torrents de boue qui déferlèrent lors de l'inondation de 1966, engloutissant tant de trésors. Cette menace, c'est le touriste glouton et pressé du XXIe siècle.

«Florence accueille 16 millions de visiteurs par an ! Lesquels ne restent en moyenne que deux jours en ville», s'étrangle son altesse sur son compte Twitter, où il présente son plan pour «Sauver Florence». Le but n'est évidemment pas de bouter les hordes de vacanciers hors de la cité, mais de mobiliser les énergies pour en réguler le trafic et l'harmoniser avec les capacités réelles de la ville.

Pour qui a eu la chance de connaître la capitale de la Toscane au siècle dernier, le déferlement touristique actuel est de fait sidérant. Surtout pendant la belle saison, de mai à octobre. Dès les premiers beaux jours, traverser la célèbre piazza della Signoria, cœur politico-historique de Florence, revient à plonger en apnée dans une inextricabl