Les deux seules certitudes que nous avons pour le moment c’est que hier, nous avons passé le premier jour de l’an dans un avion, et qu’aujourd’hui, nous foulons le sol de Hanoï. La sensation impalpable de mettre un pied à l’autre bout du monde arrive toujours sans que l’on s’y prépare quand on prend l’avion. L’état semi-comateux du voyageur qui, pendant plusieurs heures, sur l’écran d’un GPS, a observé l’image d’un avion traverser une carte du monde, l’empêche de comprendre qu’il a lui-même, et son corps, traversé cette carte. Puis nous voilà, plantés devant l’aéroport, presque le même qu’il y a douze heures, mais cette fois ci avec un climat, des odeurs, des voix et des sons qui nous font nous sentir étrangers.
On en a entendu parler du Vietnam, et de Hanoï. Les charmes nous ont été vantés suffisamment pour que nous commencions par là. Des échos répétés nous familiarisent avec cette ville inconnue, ça nous semble important pour le commencement d’un long voyage. Ha Noï. En vietnamien au-delà du fleuve. Ici, le fleuve est Rouge. Son delta brasse le limon brun. La ville brasse, aussi.
Dans un tumulte d’énergies, de commerces, et de klaxons, les moines ou les amoureux trouvent sereinement leur intimité.
L’histoire de cette ville millénaire est dessinée dans chacun des ses quartiers, témoignant de l’influence des multiples envahisseurs du pays. Héritière d’une longue domination chinoise et de la colonisation française, la capitale actuelle du Vietnam subsiste à travers ses propres