7h30. Un café dans la main gauche, un toast dans la droite, je contemple depuis la terrasse de la maison où je loge pour six jours la longue plage d'Ipanema, qui me nargue au loin. Deux kilomètres nous séparent, mais d'où je suis, la vue est imprenable. Les maisons encastrées à flanc de colline dans ce qui forme la favela Vidigal, pointent directement leur nez dans l'océan. On est bien loin des bâtisses huppées du quartier voisin, à Leblon, mais Vidigal est devenu depuis deux ans – époque à laquelle les policiers ont investi les rues– un lieu à la mode où, le temps d'une soirée, les Dj's font vibrer leurs enceintes dans des lieux investis pour l'occasion. Résultat : gringos et Brésiliens se pressent au portillon pour danser et s'enivrer avec une vue fantastique sur Rio.

J'ai atterri ici sans même savoir où je mettais un pied. C'est mon ami Edouardo, un équatorien rencontré trois mois plus tôt au Pérou qui m'a appelé l'autre jour en me disant: «Camille, quand tu arriveras à Rio, viens habiter avec moi. Je vis dans une maison avec une dizaine d'expatriés. On est comme une famille, tu vas adorer». Quelques jours plus tard, je grimpais avec mon sac, qui soit dit en passant commence à peser une tonne, les ruelles escarpées de Vidigal (photo ci-dessous)

8 heures. J'enfile mes baskets pour un jogging matinal avec Roméo, un Français venu travailler à Rio pour trois mois. Direction les berges d'Ipanema où coureurs, cyclistes et skateurs afflue