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Libération
Californie

Palm Springs, oasis sixties

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La cité-dortoir des stars hollywoodiennes d’après-guerre, ville-Tetris au milieu des rochers bâtie par les architectes du Desert Modernism, a failli perdre ses joyaux minimalistes. Aire de jeu des spring breakers 90’s, elle retrouve son lustre et accueille pèlerins passionnés et hipsters barbus.
L'hôtel Saguaro, lifté en 2012, en multicolore, exemple de la néo-scène du Desert Modernism. (Photo Katie Callan)
publié le 23 mai 2014 à 18h06

«Are you an architect ? We are looking for YOU !» On vous cherche, amis archis, pour un projet. L'alléchante annonce est punaisée sur les vertigineux palmiers bordant Palm Canyon Drive, comme on le ferait en d'autres lieux pour des chats perdus. Il en va ainsi à Palm Springs, berceau du Desert Modernism de la seconde moitié du XXe siècle : le détail illustre à quel point cette oasis du désert californien, à deux heures de Los Angeles, a su devenir un haut lieu de pèlerinage architectural. Palm Springs ? Le fantasme ultime du moderniste en quête de vérité, de minimalisme sixties et de formes simples, où la moindre supérette est coiffée d'un toit toboggan.

Une maison du quartier Racquet Club Estates, par William Krisel, 1959-1961. Photo Katie Callan

Une première vision apparaît dès que la Highway 111 a fini de serpenter à travers la rocaille de la Coachella Valley : l'actuel office du tourisme, ancienne station-service devenue «monument» phare de la ville, est un bonheur oculaire, avec sa flèche d'alu géante en porte-à-faux signée Albert Frey. Elle annonce une expérience d'archi-contemplation totale. Les casernes de pompiers ? Du Albert Frey ou du Hugh Kaptur, c'est selon. La mairie ? Signée d'une quadruplette infernale : John Porter Clark, Albert Frey, Robson Chambers et Stewart Williams. Le club de boxe abandonné près de l'aéroport, mignon cube à persiennes cylindriques ? Tout le monde s'en fout : sur la montagne d'en face, il y a la Elrod House - qui a ser