Parfois, alentours, un bouquet de fleur, un paquet de cigarette ou une petite bouteille d’ouzo, laissés là comme dans les temps anciens on laissait des bougies dans les autels païens pour que le voyageur nocturne se repose et réfléchisse dans la lumière avant de reprendre son périple. Croiser un kandylaki sur une route grecque, c’est surprendre la Mort, la Mémoire et la Foi en pleine conversation au bord du chemin. La Survie passe aussi, de temps en temps, saluer les voyageurs, mais c’est plus rare. Étranges rencontres que ces constructions qui ponctuent les routes, fascinent et invitent a la réflexion.
Ils ont toutes les couleurs possibles, du blanc le plus humble au bleu sombre en passant bien sûr par la couleur rouille de l’oubli. Certains, assez rares, sont récents. Non pas que l’on meure moins sur les routes que jadis, mais les temps ont changé, la mentalité avec. Beaucoup des kandylakia sont anciens, parfois aussi vieux que la route elle-même. Il faut dire qu’il y en a beaucoup, en Grèce, de ces routes assassines sur lesquelles la moindre seconde d’inattention vous envoie valser dans un précipice d’écume et où les kandylakia se succèdent, invariablement, pour que les vivants se souviennent des disparus du volant.
Mais on croise aussi de ces maisonnettes chargées d'esprits le long de routes de campagne qui ondulent paresseusement sur un terrain vallonné. Caprice des Parques, malchance? Dans mes déambulations grecques, je rencontre un jour trois hommes, assis sur un banc à