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Libération
Guadeloupe et martinique

Mise en bouche des caraïbes

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Explications et bonnes adresses, par une spécialiste de mets créoles.
(fabiane13 / Flickr)
publié le 15 juillet 2014 à 10h17

«Ce que j'aime dans la cuisine créole, c'est la rencontre du dénuement et de la profusion», explique Suzy Palatin, auteur de plusieurs livres de recettes antillaises. Cette native de Guadeloupe raconte avec enthousiasme l'histoire d'une cuisine qu'elle n'a de cesse d'améliorer, de rendre plus goûteuse: «L'arrivée des colons français, accompagnés d'esclaves africains, entraîna un rationnement de la nourriture. Les indigènes ont dû repenser leur façon de manger. Heureusement, la nature, très généreuse aux Antilles, leur a permis de réinventer la cuisine créole et même de la sublimer.»

Ils ont ainsi découvert les racines (ignames, madères et patates douces), se sont mis à utiliser les épices pour relever les plats (qui servaient jusqu'alors à conserver les aliments), ont développé l'art de l'économie et du dosage. «La soupe à congo par exemple, à base de patates douces, de pois congos, d'igname et de viande séchée, on la fait quand on n'a plus rien!», dit Suzy.

Et même sans en arriver là, la cuisine créole garde son goût pour la simplicité: Suzy Palatin a gagné le «prix de l’Amicale du gras» en avril, avec «le cochon de papa Vivie», une recette imaginée par son grand-père pour Noël, où divers morceaux de porc salé (travers, échine…), sont assaisonnés avec des cives, un peu de thym et du piment antillais. L’Amicale du gras, basée à Paris, réunit chefs, vignerons, charcutiers et des amateurs de cochon ; elle récompense des plats à base de cochon.

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