Non loin de la pointe du Raz et du cap de la Chèvre, il est une terre dévolue à la mer. Douarnenez aurait pu être une île. Une ville au caractère bien trempé, besogneuse dans son port, langoureuse sur ses sables, agitée contre ses rochers. Entre le port du Rosmeur et celui de Port-Rhu, nous sommes au cœur de la vieille cité : un entrelacs de ruelles aux noms marins, sinuant autour de la chapelle Sainte-Hélène, de ses barques de pêcheurs et de son fou de Bassan. A l’horizon, la presqu’île de Crozon dessine la baie de Douarnenez, un havre de paix dans cette mer d’Iroise si agitée.
Douarnenez a beau être la capitale du célèbre kouign-amann, tout y respire la mer. L’odeur rance des quais, ces parfums moites et iodés. Ici, point de douceur, mais une terre rude, isolée et une spécialité de caractère, la reine des barbecues de camping, populaire et bon marché : la rayonnante sardine. C’est à cet or bleu que Douarnenez doit sa richesse et son existence. Car, à ses débuts, la cité n’était rien, ou si peu : une poignée de maisons de pêcheurs et de façades érigées vers la mer.
Mais, au fil des ans, l'activité se développe, sous la pression notamment des «étrangers», ces marins de Brest ou de Concarneau. Entre le XIXe et XXe siècles, elle passe de 2 000 à 14 000 habitants. Au début du XXe, le Rosmeur, constellé de chaloupes, est le premier port sardinier de France. Néanmoins, trop pêchée, la ressource s'amenuise. La sardine est capricieuse, dit-on, et du h