On s'est longtemps demandé pourquoi, enfant, nos parents prenaient tant de soin à nous priver du grand bonheur de rencontrer nos idoles. Chantal Goya, chanteuse habitée, passait des semaines au palais des Congrès, et la réponse était invariablement : «Non, non, on n'ira pas.»

Trente ans plus tard, tout s’éclaire à l’Europa Park de Rust, petite ville allemande à quarante-cinq minutes au sud de Strasbourg. Face à la réplique taille humaine d’Arthur (celui du royaume des Minimoys) - saluons le courage de l’employé impassible sous le costume -, l’adulte qui sommeille en nous ressent à son tour ce frisson anxiogène qui étreignait sans doute naguère nos pères et mères…

«Mini-moi». Le lutin gentil a un front immense, les oreilles pointues, des cheveux gris argent et un look cuir et peaux de bêtes qu'un festivalier de Burning Man ne renierait pas. La réalité est sans nuances : à la première rencontre avec la mascotte, on fait un pas en arrière, quand l'enfant à nos côtés se jette, lui, à corps perdu dans les bras du garçonnet imaginé par Luc Besson. Arthur, l'une de ses réalisations les plus populaires, va donc avoir à la rentrée son quartier réservé à Europa Park, vaste monde enchanté de l'attraction (94 hectares) qui fêtera ses 40 ans l'an prochain.

Dans la trilogie qui porte son nom, Arthur devient aussi petit qu’une tête d’épingle et se perd au fond du jardin de son grand-père. Tout l’enjeu de sa transposition à Rust était de donner l’