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Rencontre

«Si on se trompe, on meurt avec nos clients»

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A l’occasion de la sortie des «Enfants du Mont-Blanc» aux éditions Guérin, entretien avec Julien Pelloux, guide et chercheur, et Pascal Chappeland, président du bureau des Guides de Saint-Gervais.
Ascension de la Pointe de Charbonnel (3752m) (Jerome Bon / Flickr)
publié le 19 août 2014 à 18h26

A Saint-Gervais, petite commune nichée au pied du mont Blanc dans le Val Montjoie, on a célébré début août, comme le veut la tradition, la fête des guides. Mais cette année la Compagnie des Guides de Saint-Gervais fête aussi ses 150 ans d'existence. Fondée en 1864, elle fut la deuxième à voir le jour après celle de Chamonix. Elle regroupe aujourd'hui 75 guides et accompagnateurs. Son histoire, intimement liée à celle de la conquête du mont Blanc, est retracée dans le beau livre que publient les éditions Guérin. Une saga, intitulée Les Enfants du Mont-Blanc, fondée sur l'enquête de Julien Pelloux, 30 ans, tout jeune guide de la Compagnie, mais aussi titulaire d'un master de recherche en histoire de l'Université de Chambéry. Il est lui-même issu de l'une des grandes familles de guides de la vallée, les Orset. Tout comme Pascal Chappeland, 59 ans, qui préside le bureau des Guides de Saint-Gervais. Deux générations différentes, mais une même passion. Entretien.

Comment définir le métier de guide?

Julien Pelloux: C'est « un gestionnaire du risque en montagne. C'est celui qui emmène, et fait découvrir la haute montagne au client, celui qui gère au mieux la situation pour le ramener en sécurité dans la vallée. Le guide est ancré dans un massif, un territoire. Mais ce qui fait qu'une course est chaque fois différente, ce n'ets pas la montagne, ce sont les clients.

Pascal Chappeland : Réglementairement, nous sommes des éducateurs sportifs, et dépendons du ministère de la Cohésio