Menu
Libération
espagne

Gérone, plein soleil

Article réservé aux abonnés
Les habitants de Gérone, en Catalogne, disent que leur ville est l’une des plus agréables d’Espagne. On est allé vérifier. Ce n’est pas faux. Il faut prendre son temps pour en découvrir les trésors.
(DR)
publié le 28 août 2014 à 11h43

Si l’on a opté pour le train, ne pas s’attendre à découvrir la ville par la fenêtre. On arrive à Gérone après un long tunnel. La cité catalane est fidèle à ce premier abord. Secrète, mystérieuse, quelque peu renfermée. Ici, on est dans une Costa Brava qui tente d’exister par elle-même, à l’intérieur des terres, non loin d’une Barcelone surexposée.

La France n’est pas très loin, les Pyrénées non plus, dont on aperçoit les sommets enneigés du haut des murailles de la vieille ville. Il y a des drapeaux catalans partout. Devant les boutiques, sur les balcons, en fanion dans chaque voiture… Ça fait bizarre, à quelques semaines (alors) des élections européennes. On pose la question à une responsable du tourisme, charmante. « Et alors, s’enflamme-t-elle, on ne veut plus faire partie de l’Espagne! D’ailleurs, on vote à l’automne pour se séparer d’eux… On veut l’indépendance, nous les Catalans ! » Tout ceci est évidemment plus compliqué. Oui, il y a débat parmi la population locale, et non, contrairement à l’écosse qui organise un référendum sur le même thème avec l’accord de Londres, la Catalogne n’a pas du tout la bénédiction de Madrid pour cette consultation à haut risque, prévue le 9 novembre.

A Gérone, on fait comme si. La fierté de ses habitants surgit vite. On vous entretient de la longue histoire de la Catalogne, de l’invention de la cuisine moléculaire, du large choix de bons vins (c’est vrai), on vous explique que la vie y est douce et aisée, puisque la région fut longtemps l