Mais, pour ceux qui n’ont pas les moyens de se payer un ticket pour le stade d’Anfield Road ou qui préfèrent éviter la visite d’un faux Cavern Club (où les Beatles ont débuté) reconstruit en moche à 30 mètres de l’original, Liverpool cache depuis 2005 l’une des balades les plus atypiques de ce bout de côte anglaise : cent garçons dans le vent marin sculptés dans le fer et plantés dans le sable de Crosby Beach, une plage qui n’avait jusque-là rien pour elle.
Industrie. Un rapide coup de train depuis l'une des gares du centre de Liverpool, en direction du Nord, mène le voyageur à travers un infini de maisonnettes fragiles avec jardinet jusqu'à Waterloo - l'autre -, une petite ville posée au niveau de l'embouchure du fleuve Mersey qui relie Liverpool à la mer d'Irlande. De là, on descend jusqu'à la dune pour découvrir un paysage qui s'éparpille entre industrie et nature nue.
A gauche, devant les premières grues et les premiers hangars qui annoncent le port de Liverpool, un ferry P&O croise vers Belfast ou l'île de Man, doublé par un porte-conteneurs venant d'on ne sait où. Un peu plus loin, un bouquet d'éoliennes tourne sans se forcer. A droite, la lande anglaise commence à se dessiner en même temps que la ville s'éteint. Et partout, sur la plage qui longe ce paysage frontalier, des formes humaines nues au regard, figées face à la mer. Certaines sont proches, d'autres ont déjà de l'eau jusqu'au torse, d'autres encore se confondent avec la sil