Lauréate de la bourse Tara-Libération-Apaj, Clémence Lesacq a embarqué sur la goélette. Elle chronique en direct son périple pour Libévoyage.
Septième et huitième chronique. Vendredi 3 octobre
C’est la première fois que Tara participe aux voiles de Saint-tropez. Dans la baie, dès le matin, les déplacements des voiliers sur l’eau dessinent un ballet. On tournoie pour voir et, surtout, pour être vu. C’est un mécanisme bien rôdé, étonnant pour des yeux d’amateur. Tara joue le jeu et sort enfin ses deux voiles blanches sous le vent. Le soleil joue dans ses mâts.
Reconnaissable entre mille, le bateau mythique attire les regards et les flashs d’appareils. Habitué aux grands espaces et à la solitude, Tara apprend à parader, découvre un public qu’il n’espérait pas.
21 heures. C’est au tour des équipages de se montrer. Nous mettons pied à terre pour participer à la sardinerie annuelle, organisée sur le port. L’ambiance aurait pu être guindée, elle est plus que bon enfant. Cubis de rosé, salade de riz, sardines et lentilles préparées. Verres et couverts en plastique, assiettes en carton. Sur le bout de la digue, un orchestre joue des vieux morceaux de rock. Devant, quelques danseurs font tournoyer leurs partenaires. Jeux de jambes et déhanchés. Aucun dress-code, mais les écussons florissent sur les torses des marins. Chacun représente fièrement son voilier à terre. Un ballet terrestre a remplacé celui des flots.
Venus de Dunkerque, des matelots-carnavaleux détonnent soudai