Menu
Libération
carnet de bord (9/15)

Nous avons enfin repris la mer...

Article réservé aux abonnés
A Saint-Tropez, quatre hommes et femmes ont intégré le groupe des «scientos», comme les surnomment les marins...
Pour les Taranautes, pas question de manquer un coucher de soleil. (©N.Pansiot/Tara Expéditions)
publié le 6 octobre 2014 à 16h49

Lauréate de la bourse Tara-Libération-Apaj, Clémence Lesacq a embarqué sur la goélette. Elle chronique en direct son périple pour Libévoyage.

Neuvième chronique. Samedi 4 octobre. 1er jour sans (presque) voir la terre.

A Saint-Tropez, quatre hommes et femmes ont intégré le groupe des « scientos », comme les surnomment les marins. Avec Maria-Louiza, seule survivante de l’ancienne équipe, les scientifiques se composent désormais de Christina et Guiseppe, tous deux italiens, ainsi que des deux français Stéphanie et Jérémy. Des accents d’Italie résonnent à bord, mais également d’Angleterre, car l’on tente la langue de Shakespeare pour communiquer efficacement. Une petite Europe à 14 est née, et cette nouvelle famille Tara tiendra jusqu’à Naples.

Le travail scientifique reprend. Le filet manta, dont la bouche toute en longueur et les deux ailes qui la maintiennent en surface lui confèrent l’aspect du majestueux poisson, a repris le chemin de l’eau. C’est lui qui permet par beau temps d’effectuer les prélèvements marins. Accroché à l’arrière de la goélette, il la suit à quatre-vingt mètres de distance. Pour ne pas être perturbé par le sillon du bateau, ses deux pattes qui le maintiennent à Tara sont asymétriques, le manta se déporte donc naturellement vers tribord.

La journée avançant, les lointains reliefs des côtes françaises ont disparu sous des nuages bas, on les distingue à peine, il faut plisser un peu les yeux. L’horizon n’est plus u