Après avoir voyagé en utilisant tous les moyens de transports possibles, Violette Gentilleau, carnettiste et auteure bourlingueuse, décide que cette fois-ci, elle partira de chez elle sur son vieux vélo bricolé. Son compagnon Nicolaï, féru de défis et de nouveau horizons, est aussi de l'aventure. Destination : l'Albanie ! Deux mois de voyage à vélo sous les pires pluies qu'aient connu les Balkans depuis un siècle ont laissé bien peu de temps et d'énergie pour écrire ou dessiner, mais quelques impressions du déluge ont réussi à surnager...
Départ pour le nord. Dès qu’on quitte la ville, on pénètre un autre univers. Des mamies au visage parcheminé portent longs pantalons bouffants blancs, fichu blanc et tablier noir, de petites tresses encadrent leur visage, des tortues traversent la route, la circulation est rare et se résume quasiment aux célèbres minibus Mercedes bien connu dans tous les Balkans et en Turquie. Les gamins et les ados nous hurlent du helloooooo, je me fais siffler aux grilles des lycées campagnards et des exclamations retentissent lorsque par aventure je réponds aux saluts d’un groupe d’ados d’un coup de sonnette.
Ambiance surannée, komplex turistik en toc au milieu de plaines qu’on dirait kirghizes, avec faux rochers et canal artificiel pour canoter en bonne compagnie, barrages soviétiques et installations industrielles à l’abandon, petite vieille qui garde ses trois chèvres sous un parapluie fleuri au bord de la route, voie ferrée laissée aux herbes folles, p