Lauréate de la bourse Tara-Libération-Apaj, Clémence Lesacq a embarqué sur la goélette. Elle chronique en direct son périple pour Libévoyage.
Douzième chronique. Jeudi 9 octobre - Naples en vue.
Nous arriverons à Naples en début d’après-midi. Nouvelle étape pour Tara Méditerranée, la ville italienne marquera pour moi la fin du périple maritime, le retour sans cesse plus réel vers Paris.
Depuis Saint-Tropez, nous avons vécu cinq jours en Méditerranée, multiplié les quarts de surveillance, navigué plus de 450 milles (800 kilomètres pour les terriens comme moi) sans jamais fouler le sol. Vingt-cinq filets manta et quatre filets bongo ont été relevés par les scientifiques, de jour comme de nuit. S’en sont suivies les heures de tris, de notes, de classements. Plusieurs centaines de clic d’appareils photo se sont fait entendre, de numériques, d’argentiques, de polaroïds.
Sur ce legs, nous avons également croisé le chemin d’une tortue et de deux groupes de dauphins bleu et blanc, venus jouer devant la proue de Tara. Joies d’enfant volées au temps. Les plus chanceux, ils sont quatre, assurent avoir assisté au saut d’une baleine sous la lune, à quelques mètres à peine du bateau. Mais ça, je préfère ne pas y croire.
Naples en vue, c’est une centaine d’heures de souvenirs qui se figent doucement dans ma mémoire, dans un petit recoin estampillé Tara. Une fois à Paris, telle une boule à neige que l’on agite pour retrouver l’hiver, je ferai revivre ces flocons de vie. Il faudr