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Libération
billet (15/15)

Déjà deux jours que je ne suis plus à bord...

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Tara a quitté Naples ce matin. Il me suffit de fermer les yeux pour assister à son départ vers Bastia...
Vue de Tara depuis le zodiac. (©N.Pansiot/Tara expéditions)
publié le 14 octobre 2014 à 11h46

Lauréate de la bourse Tara-Libération-Apaj, Clémence Lesacq a embarqué sur la goélette fin septembre et a chroniqué en direct son périple pour Libévoyage.

Quinzième (et dernière chronique). Lundi 13 octobre. Paris.

Tara a quitté Naples ce matin. Déjà deux jours que je ne suis plus à bord, mais il me suffit de fermer les yeux pour assister à son départ vers Bastia. Je l’observe, au petit jour, se détachant doucement du quai pour repartir vers la mer. A son bord, les 14 membres d’une nouvelle famille sont tous sur le pont, profitant de la beauté du moment. Sur leurs dos, t-shirts Tara et gilets de sauvetage d’un rouge lumineux. Le film défile. Sans accroche.

Nicolas et Matthieu travaillent en silence sur le pont; Samuel descend dans la chaleur des machines; Martin, en équilibre sur la rambarde tribord du cockpit, guette l’horizon. Déjà, Dominique, véritable cuisinière-maman, réfléchis aux goûts et aux odeurs du déjeuner. Quant à Sylvain, la démarche un peu pataude, il arpente inlassablement la goélette, ses trois appareil-photos en bandoulière.

J’entends le bruit continu des moteurs Brigitte et Thérèse, les grésillements des talkies, le vent qui se lève avec le large. Plus loin, la ville de Naples s’éveille mais son brouhaha n’est déjà plus qu’un souvenir. L’odeur des embruns est partout. Je sens encore le roulis de la mer sous mes jambes. Ca ne me quitte pas.

Et dans ma tête depuis deux jours, ritournelle de boîte à musique, les mots si justes de Maria-Louiza lors