Retour en forêt. Après avoir franchi un petit cours d'eau, à l'ombre de ravenales aux palmes en éventail, notre groupe tombe sur un spectacle rare : le bois clou. Il n'en reste qu'une demi-douzaine de pieds sur la planète et tous pointent leur mince tronc dans les montagnes Bambous, où tanguent les collines rebondies de la vallée de Ferney. C'est pour protéger ce sanctuaire rescapé d'un projet d'autoroute que Ciel, un groupe mauricien de «28 000 employés dévoués à travers le monde», a créé le Ferney Conservation Trust. Sur 200 hectares, un grillage protège désormais la zone des quelque 2 000 cerfs sauvages et des touristes indélicats. Soudain, trois crécerelles surgissent de la forêt, piaillant et rasant le sol vallonné. «Come on, come on Pepito», scande Loveveena. Les petits rapaces effectuent encore quelques figures avant d'arracher de leurs serres, en plein vol, le cadavre d'un mulot que leur tend, à bout de bras, la guide.
Fangourin. Effrayant des macaques aventurés en lisière, le 4x4 nous ramène au siège d'une ancienne usine à sucre. Comme beaucoup d'autres à Maurice, l'entreprise a fermé. Ne subsiste plus qu'une «balance», un site de transfert où d'antédiluviens camions Bedford déchargent leur cargaison de cannes. Les roseaux sucrés sont ensuite acheminés dans une usine de transformation encore en activité, près du littoral.
Même reconversion touristique au domaine de Saint-Aubin, plus au sud, à Rivière-des-Anguille