Cette fois, Sophie Lavaud tentait l’ascension de l’Everest par l’arête nord, versant tibétain au sein d’une expédition organisée par le guide suisse Kari Kobler. Pour François Damilano qui depuis quelques années explore avec sa caméra les motivations des «huit-millistes» amateurs, c’était une opportunité rare de témoigner du huis clos entre prétendants et sommet au pays de l’oxygène rare. «On va marcher sur l’Everest», son film, sera présenté en avant première aux Rencontres du Cinéma de Montagne de Grenoble en novembre (1). En attendant, nous zoomons avec lui sur quelques moments clés de ces deux mois d’expédition.
Episode 3
Les expéditions candidates au sommet de l'Everest consacrent une vingtaine de jours à l'acclimatation. L'utilisation de l'oxygène ne dispense pas de cette phase, obligatoire pour monter en très haute altitude. «On fait d'abord de courtes incursions, progressives, de plus en plus haut jusqu'à 7500 m. Puis on y passe plusieurs nuits. Le tout sans oxygène, dans un premier temps.»
Au fil des décennies et des études scientifiques, les méthodes d'acclimatation ont évolué. «Autrefois, on pensait que pour s'acclimater, il fallait "bouriner", cumuler du dénivelé chaque jour. Ensuite, on a privilégié la récupération avec de longues nuits de sommeil. Aujourd'hui, des études ont montré que les nuits correspondant plutôt à des phases hypoxiques à cause des apnées du sommeil - dont la fréquence et l'amplitude augmentent en altitude-, il est plutôt recommandé de privilé