Cette fois, Sophie Lavaud tentait l’ascension de l’Everest par l’arête nord, versant tibétain au sein d’une expédition organisée par le guide suisse Kari Kobler. Pour François Damilano qui depuis quelques années explore avec sa caméra les motivations des «huit-millistes» amateurs, c’était une opportunité rare de témoigner du huis clos entre prétendants et sommet au pays de l’oxygène rare. «On va marcher sur l’Everest», son film, sera présenté en avant première aux Rencontres du Cinéma de Montagne de Grenoble en novembre (1). En attendant, nous zoomons avec lui sur quelques moments clés de ces deux mois d’expédition.
Episode 6
Les camps à 7700 m et à 8300 m sur les flancs de l’Everest ? «Les campings le plus pourris du monde !», s’exclame François Damilano. «Aucun replat, c’est un terrain qui mélange neige et rochers en forme de tuiles instables superposées. L’exposition aux vents tempétueux des jet-streams est maximale !» Les tentes sont montées sur de vagues terrasses confectionnées par les sherpas au fil des années, le tout sur un plan incliné à 40° et avec des températures avoisinant les -30°.»
«On se replie sur soi-même, sur son effort. Le reste du monde n’existe plus. On ne se déplace même plus d’une tente à l’autre à cause du vent et du froid. Seuls le guide Andreas, qui communique par talkie-walkie avec Kari Kobler au camp de base, et les Sherpas font les liaisons. C’est un effort énorme de leur part. Même si je le savais, c’est là, à 8300 mètres, qu