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Beau-livre

Desseins et origines du carnet de voyage

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L'ouvrage de Pascale Argod mêle rétrospective, typologies et présentation d'une galerie d'auteurs contemporains.
Dessin extrait d'une étude sur la musique (2011) (Cathy Beauvallet www.cathybeauvallet.com)
publié le 5 décembre 2014 à 9h29

Un voyage dans l’espace, le temps, et l’art. C’est ce qu’a réussi Pascale Argod avec son premier ouvrage «L’art du carnet de voyage». Enseignante à l’université de Bordeaux, le carnet de voyage est sa spécialité. Elle participe régulièrement au Rendez-vous annuel de Clermont-Ferrand consacré aux carnettistes et a soutenu une thèse sur le sujet en 2009.

Pour cette passionnée, volubile et enthousiaste (1), le carnet de voyage est le récit visuel et littéraire d’une exploration, qui oscille entre l’art graphique, le journalisme, les sciences humaines et la poésie. Il représente un art singulier et hybride, témoin subjectif de notre histoire et de notre époque.

C’est dans l’Europe de la Renaissance que l’on date l’origine du carnet de voyage. Les artistes de l’époque ont alors pour habitude de réaliser leur «Grand Tour». Un voyage initiatique en Italie à la découverte de la culture antique. Placés sous le signe de l’observation, les Dürer, Bruegel, ou Vinci croquent la Péninsule dans leurs cahiers et esquissent leurs styles. Ce sont les prémices du carnet de voyage…

Le monde s'agrandit, les croquis aussi. Les XVIIIe et XIXe siècles sont marqués par la découverte de nombreuses Terrae incognitae. Dans ces voyages, des naturalistes tels que La Pérouse, Buffon ou Darwin dessinent la faune et la flore qu'ils découvrent, puis commentent et annotent leurs dessins. L'aube du grand reportage.

Chez les artistes, la mode est à l’exotisme. On quitte la métropole à la décou