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Rouen

De pierres et de chimères

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Avec l’ouverture du Panorama XXL et de l’Historial Jeanne-d’Arc, la cité normande joue la carte médiévale. Promenade au fil de ses gargouilles et légendes.
L'église Saint-Maclou (à g.). De nombreux clochers ont émergé à Rouen avec la Contre-Réforme. La ville compte encore une centaine de maisons à encorbellement d'avant 1520 (à dr.). (Photos François Cavelier)
publié le 15 décembre 2014 à 11h48

Des cheminées, de vieux pavés et des clochers. La capitale des ducs de Normandie a beau s’être industrialisée, elle connaît ses classiques. D’abord, il y a sa cathédrale, incontournable, son gothique rayonnant et flamboyant. Puis vient le quartier des antiquaires, ses ruelles ponctuées d’églises et d’hôtels particuliers. Dans cet univers de vieilles pierres blanches et robustes, toutes constellées de silex sombres, l’histoire se lit partout. Des gargouilles aux allures monstrueuses habillent les gouttières, et les chimères, ces petites créatures espiègles, grimpent sur les façades. Parmi ce bestiaire fantastique, les voix de Jeanne d’Arc résonnent encore, celles de ses procès surtout, puisque c’est à Rouen qu’elle fut jugée, condamnée, puis réhabilitée.

Hérésie. Au fil de la ville, quelques hauts lieux de son parcours fatal subsistent : le donjon où elle a été interrogée, les soubassements de l'ancienne tour de la Pucelle où elle a été emprisonnée, le lieu de son supplice sur la place du Vieux-Marché. Dans la cathédrale, des vitraux - offerts par les Anglais - donnent un petit cours de rattrapage aux impies. On y voit l'héroïne aux différents moments de sa courte vie, entendre ses voix, se mettre à genoux devant le dauphin Charles, délivrer Orléans pendant la guerre de Cent Ans, assister au sacre de Charles VII à Reims. Puis viennent les malheurs : sa capture à Compiègne, sa vente aux Anglais, son procès en hérésie mené par l'évêque Cauch