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Ski de fond

Jura, la grande traversée

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C’est du petit village de Chapelle-des-Bois que nous entamons notre première journée de randonnée. Alors qu’à 9 heures du matin, les pistes de ski de fond grouillent déjà de fondeurs...
(Jenny downing / Flickr)
par Pierre Gouyou-Beauchamp
publié le 19 décembre 2014 à 11h52

C’est du petit village de Chapelle-des-Bois que nous entamons notre première journée de randonnée. Alors qu’à 9 heures du matin, les pistes de ski de fond grouillent déjà de fondeurs, nous empruntons une large trace en direction d’un escarpement rocheux, sur les hauteurs d’une longue combe ouverte au nord et au sud. En quelques minutes, nous sommes seuls sur les grandes étendues blanches, avec pour uniques bruits le chuintement de nos pas et le chant des oiseaux. En ce milieu de mois de mars, l’hiver relâche peu à peu son étreinte.

Ici, comme dans la plupart des vallées jurassiennes, l'architecture locale a été dictée par les rudes conditions climatiques. Les habitations sont construites dans l'axe des vents dominants pour offrir le moins de surface possible au froid mordant et sont recouvertes de bardage en bois, les «tavaillons», qui protègent les murs de l'attaque des bourrasques de neige et du ruissellement de l'eau. «Avant le déneigement organisé des routes, une partie de la population vivait en totale autarcie de mi-novembre à mi-mars et passait son temps à confectionner des objets de toutes sortes qu'elle revendait au printemps dans les villes, remarque Claire Bonneville, membre de l'association des Grandes Traversées du Jura (GTJ). L'hiver est une composante forte de notre territoire, car il a façonné notre façon de vivre ainsi qu'une partie de notre artisanat.» Les hivers sont désormais synonymes d'activités extérieures variées et Chapelle-des-Bois