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Brésil

Un p’tit coin de Paraty

Grandes destinationsdossier
Entre Rio de Janeiro et Sao Paulo, dans un écrin de nature grandiose le long de la Costa Verde, se niche l’une des villes coloniales les mieux préservées du Brésil.
(Photos: Aurélie Streiff)
publié le 24 avril 2015 à 9h43

Aaah, les jolies colonies… Déjà à l'époque de sa fondation, au XVIIe siècle, Paraty était l'un des hauts lieux de villégiature de l'aristocratie locale. La cité est alors également le port le plus important du pay, doublée d'une base militaire destinée à protéger les exportations, notamment l'or venu de la région voisine du Minais Gerais. Un siècle plus tard, c'est le café, autre «or noir» qui y est produit en quantité.

Aujourd’hui, le temps et l’activité se sont arrêtés. Un petit marché aux poissons s’y tient chaque matin, et de splendides voiliers à deux mats y font escale.

Véritable bijou d’architecture, le centre historique présente un quadrillage de ruelles couvertes de gros pavés, sur lesquels s’entrechoquent toujours les sabots des chevaux, tirant les voitures qu’utilisaient jadis les premiers habitants. Ici et là se succèdent des «pousadas», maisons authentiques d’inspiration coloniale. Avec leurs façades colorées ornées de frises et pourvues de balcons de fer forgé, elles rivalisent de splendeur.

Art et l’artisanat comptent désormais parmi les principales ressources de la ville dont le centre historique pullule de galeries et boutiques. Vous y dénicherez sculptures en bois, toiles de coton tissées et céramiques peintes, les fameuses «azuleros».

Les échoppes traditionnelles se comptent par dizaines, disposant pour la plupart d’une terrasse arborée où il fait bon se désaltérer d’une cachaça fraîche (caïpirinha si elle est additionnée de citron vert), la boisson traditionnelle à l’alcool de sucre de canne qui fit la renommée de la ville. En 1690, sa production mobilisait près de 200 moulins.

Alléchants alentours

Paraty bénéficie du cadre naturel parfaitement préservé de la Costa Verde. Celle-ci doit son nom à la couleur de ses eaux, ainsi qu’à sa verdoyante forêt vierge.

La ville est cernée par la chaîne de montagnes de Bocaina anciennement couverte par la «Mata Atlântica», cette forêt qui longeait le littoral Atlantique, du nord au sud du Brésil. Si les neuf dixièmes ont été décimés pour la culture sur brûlis du café, sa forêt tropicale, désormais protégée, se prête admirablement à la randonnée, à pied ou à vélo.

C'est à dos de mules que parvenait ici autrefois l'or du Minais Gerais, avant d'être embarqué sur des galions à destination de l'Europe. En pleine forêt vierge demeurent quelques sentiers, qu'empruntaient autrefois les animaux en charge du précieux transport. Une portion de la voie a même conservé son pavage du XVIIIe siècle. A proximité, les vestiges d'une douane sont toujours visibles, témoin d'une époque révolue.

La baie d’Ilha Grande (ci-dessus) est constellée de quelque 300 îles paradisiaques. Une croisière d’un jour est vivement recommandée, pour profiter de leurs criques aux eaux turquoise et sable immaculé. Celles qui s’étendent sur l’île du même nom figurent parmi les plus remarquables.