Depuis maintenant deux, trois ans, le marché global des vacances stagne voire diminue. On est parti de 60% de gens qui partaient à, aujourd’hui, 52%. On a donc perdu 8 points. Bientôt, il y aura un Français sur deux qui ne partira pas en vacances. C’est quand même délirant… Donc, premier point: une compression du nombre des partants. Ensuite, 50% de ces partants vont sur des prestations non payantes (famille, amis…) et en France. Cela participe à la contraction de l’économie et cela correspond au fait que la France est passée de la cinquième place à la sixième place mondiale, derrière l’Angleterre. Il y a aussi l’augmentation des prélèvements grâce à votre ami Hollande… (rires). Donc, la part de budget «redistribuable», quand tu as enlevé le loyer, la nourriture, les vêtements, ce sont les restaurants (également en baisse) et les vacances.
Les destinations
Les nouveaux types de vacances
En fait, le seul truc qui marche vraiment, ce sont les clubs de vacances. Pourquoi? Parce que cela répond à l’époque. Au besoin de se retrouver, de partager; le tout dans un environnement labélisé à la française et donc sécurisé. Il y a un retour très fort de Marmara club, Club med, Lookea, Naya, Héliades… Toute une floraison de clubs de vacances qui avaient été laissés à l’abandon parce que trop désuets, un peu ringards, et qui repartent très fort.
Sinon, pour les vacances en France, il y a les campings! 119 millions de nuitées. Par comparaison, le marché de l’hôtellerie est de 220 millions de nuitées mais sur douze mois et en comptant la clientèle des hommes d’affaires, alors que les campings ne fonctionnent que quatre mois. Sur le marché des vacances, le camping est donc bien plus performant. Il faut dire que les campings se sont rénovés, contrairement aux hôtels, et qu’ils ont repris tous les codes des clubs de vacances. Un des critères les plus recherchés sur Google pour les campings est «toboggan aquatique»!
Autre nouveauté, conséquence de ce que l’on disait tout à l’heure sur la désaffection des pays étrangers, la montée en puissance des croisières avec ces immenses bateaux. On en est à 600000 vacanciers. Les croisières d’aujourd’hui sont devenues les clubs d’hier. Des clubs flottants avec prestations… Avant, on trouvait essentiellement un public âgé qui faisait des petits circuits dans les dix spots incontournables de la Méditerranée. Aujourd’hui, ce sont quatre personnes dans une cabine, donc pas très cher, huit repas par jour, et plein d’activités où l’on retrouve les toboggans aquatiques (rires)… Alors, bien sûr, quand on a une cabine sans hublot, le rapport à la mer n’est pas le même. Mais cela montre bien que les gens s’en moquent… Et les prix suivent: les premières croisières au départ de Marseille commencent à 480 euros. Soit moins de 2000 euros pour une famille, on retrouve les prix de la Tunisie
Campings, croisières, il y a aussi un troisième acteur qui frémit mais ne décolle pas: c’est la montagne l’été. C’est le parent pauvre. Pourtant, elle a tout ce qui faut avec des infrastructures, le sport, le grand air, de petits prix… Si en plus, on choisit le camping!
Enfin quatrième et dernier point, l’apparition de nouveaux types d’acteurs, essentiellement urbains au début et maintenant balnéaires: les Airbnb, pompeusement appelés «société collaborative du partage» alors que ce n’est qu’un modèle économique de mise en relation et d’optimisation de revenus. Ces derniers tirent le marché. En France, on sait que l’on a 60 millions de touristes (derrière les Etats-Unis et l’Espagne et maintenant la Chine à cause de son marché intérieur) et un gros problème d’hébergement. On est passé de 18000 à 17000 hôtels. On en perd un par jour… Le marché des résidences secondaires peut évidemment combler ce déficit…
La photographie des pays
Pour cet été, il y a un problème avec la Grèce qui se vend très mal avec la crise des migrants. L’année dernière avec 24 millions de visiteurs, cela avait été un gros succès. Là, cela va être plus dur… Restent trois destinations: l’Espagne, bourré de chez bourré (plus de 60 millions de visiteurs), ils ne savent plus où loger les gens notamment dans les îles Canaries et les Baléares. Il y a ensuite l’Italie avec la Sicile et la Sardaigne qui cartonnent et un nouvel entrant, le Portugal, 16 millions de visiteurs, ce qui est énorme pour eux. Dernière possibilité un petit regain sur la Tunisie, Djerba plus précisément, une île que l’on peut sécuriser…
Et en longs courriers…
Gros succès des Etats-Unis mais qui tend à se tasser avec la montée du dollar. A portée d’ailes, grâce aux compagnies aériennes du Golfe qui cassent les prix, les Maldives, mais pour les Français, ça ne marche plus avec tout ce qui a été dit sur le retour de la Charia, la fermeture des spas… Les Français ne vont pas non plus aux Seychelles, trop chères, mais plutôt à Maurice (1300 euros la semaine). De l’autre côté de la planète, on trouve la République dominicaine ou Cuba même si, en ce moment, c’est un bazar sans nom: ils vendent trois fois la même piaule, tout est rempli… Guadeloupe et Martinique, moyen, parce qu’il n’y a plus assez d’hôtels (on est passé de 5500 chambres à 4500 en dix ans) et puis maintenant avec Zyka… Toujours dans les Caraïbes, petite surprise en Haïti, malgré la pauvreté, le manque de moyens, le traitement des déchets… La population est vraiment sympa et il y a la possibilité d’un vrai tourisme découverte. Le Brésil? Bizarrement, alors qu’il y a un énorme potentiel, ça ne marche pas. En Afrique, rien à cause des attentats; Madagascar est aussi abandonnée des Français et c’est dommage. En Asie, succès d’estime en Birmanie. La Thaïlande, toujours correct surtout Phuket. Ensuite en destinations circuits: l’Iran, très à la mode, l’Ethiopie, les Pays baltes, les destinations urbaines comme Amsterdam. Et puis, encore et toujours, les destinations soleil dont on parlait, comme les Canaries…
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