Diplômée des Arts Décoratifs de Paris en cinéma d’animation, Sandrine collabore avec l’auteure Sigrid Baffert sur une série d’albums jeunesse : Les mercredis d’Igor et Souky, aux éditions des Éléphants. Dans ces albums destinés aux 5-9 ans, Igor et Souky, deux petits Parisiens issus d’une famille recomposée, partent chaque mercredi à la découverte d’un monument, d’un musée, ou d’un site remarquable de la capitale ou d’une région lorsqu’il s’agit des vacances. À mi-chemin entre le carnet, la bande dessinée et le documentaire, chaque titre est une mine d’informations sur un lieu accompagné d’une aventure.
Vous avez d’abord travaillé pour le cinéma d’animation, puis en êtes venue aux livres. Pourquoi avoir finalement choisi la littérature ?
J’ai de grands souvenirs de lectures d’enfance, qui ont forgé de manière évidente mon goût actuel pour la littérature. J’ai passé un diplôme en cinéma d’animation et j’aime le travail sur l’interprétation du mouvement mais je m’épanouis davantage dans l’évocation par les mots ou l’image fixe. J’aime l’idée qu’un livre peut être un élément déclencheur, ou bien réconciliateur, pour un enfant avec l’univers de la lecture. C’est un très beau rôle, une grande responsabilité !
Vous illustrez la collection jeunesse «Igor et Souky» publiée par les éditions Les éléphants. Comment est née cette collection ?
Le projet est d’abord né dans l’imagination d’Ilona Meyer, éditrice aux éditions des éléphants. Après avoir posé les bases de la maison d’édition avec Caroline Drouault, elles ont cherché un auteur littéraire et ont fait appel à Sigrid Baffert. Puis, elles m’ont proposé le projet qui était assez ambitieux mais très excitant.
Comment donne-t-on naissance à des personnages comme Igor et Souky ? Sont-ils uniquement le fruit de votre imagination ? Vous êtes-vous inspirée de personnages de votre entourage ?
D’après les personnages qui avaient germé dans l’esprit d’Ilona, j’ai commencé à faire des recherches sur le style graphique et les caractéristiques physiques des personnages. Après une grande concertation, et quelques tâtonnements, les personnages se sont imposés assez rapidement. Je regarde beaucoup les enfants dans la rue, le bus, les squares. J’essaie de reprendre ça à mon compte pour que les enfants que je représente soient vraisemblables dans leurs attitudes. Je m’inspire aussi de ma fille qui me sert souvent de modèle pour certaines positions bien particulières aux enfants.
Vous êtes à la fois auteure et illustratrice. Pour cette collection, Sigrid Baffert écrit les textes. Est-ce difficile de travailler à 4 mains ?
Je travaille souvent sur des albums en collaboration, je trouve ça très enrichissant car on cumule les énergies positives. Avec Sigrid, il y a beaucoup de rebondissements, de questionnements. J’aime sa façon de s’interroger vraiment sur chaque volume, d’approfondir le plus possible les pistes qu’elle ouvre.
Vous avez écrit et illustré des ouvrages de fiction, ici, vous vous attelez au documentaire. Est-ce que cela nécessite de travailler de manière différente? Allez-vous dessiner sur place avec vos carnets ?
Oui c’est assez différent du travail de fiction même si il y a une vraie part de fiction dans ces aventures. Notamment parce que certains points de vue pour appréhender le lieu sont assez incontournables - mais il faut tout de même réussir à les rendre personnel, pour ainsi dire. J’emmène de quoi dessiner, mais certaines visites sont peu propices au dessin, du fait du grand nombre de visiteurs. Il faut veiller à ce que le découpage de l’histoire sous forme de BD ne crée pas d’incohérences par rapport aux parcours de visites, et surtout garder le rythme de l’aventure et de la narration.
Est-ce difficile pour une auteure de se projeter dans les différents volumes d’une collection?
Au début, cela m’a paru difficile car certains lieux m’inspiraient et d’autres, moins.
Mais depuis que les personnages ont émergé, c’est intéressant de les faire traverser les saisons et les lieux, d’approfondir leur univers, leur lieu de vie, leurs proches… D’ailleurs les lieux qui m’inspiraient le plus ont été les albums les moins évidents à dessiner, et vice-versa.
Quelles sont aujourd’hui vos actualités? Allez-vous amener Igor et Souky vers de nouvelles aventures?
Nous continuons avec Igor et Souky au château de Versailles et au Mont-Saint-Michel pour l’année à venir. Et j’espère qu’on pourra les emmener longtemps dans toutes sortes d’endroits passionnants. Nous aurons peut-être avec Sigrid l’occasion de travailler sur un autre projet commun. De mon côté, je travaille sur de nombreux autres projets, tous différents. Une BD jeunesse qui sortira l’année prochaine (éditions Delcourt), une série animée en cours et l’écriture d’un roman pour les plus grands… Aucun projet ne se ressemble ce qui est parfois compliqué mais très enthousiasmant.
Igor et Souky:
La tour Eiffel, L’Opéra Garnier, Le Zoo de Paris, Les égouts de Paris... Editions des Eléphants