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Libération

Et si on allait à la neige ? Moto-neige en goguette

Extraits des "Chroniques décalées des sports d'hiver et de la vie en plein air, là-haut, dans nos montagnes ... " de Cédric Sapin-Defour écrivain, journaliste et alpiniste.
publié le 2 février 2017 à 17h46

Certains qui n'y connaissent rien disent «scooter des neiges» mais ça sonne trop 50 cm3 pour ado boutonneux ; on préfère dire motoneige, ça fait plus sérieux. Plus biker. A 17 heures, la nuit tombe, les pistes ferment et l'hivernant s'ennuie, les pieds chagrins dans ses après-skis, moon boots pour les plus nostalgiques du jour. Les skis avec phares n'ayant toujours pas été inventés, louée soit donc la motoneige pour rendre la soirée brillante. Le public est demandeur ; on pourrait penser le contraire, que les vacances à la neige existent pour rompre avec le quotidien, mais non, certains touristes veulent retrouver là-haut leurs plaisirs d'en-bas, Big Mac, wi-fi et donc vroum-vroum. Soit. Des guides professionnels vous accueillent ainsi qu'une hôtesse qui n'a pas froid. Avant de partir, on vous sert un bon (un grand) verre d'apremont. Ceux qui n'ont pas bien révisé leur terroir disent que c'est autrement bon. L'ambiance se détend, une petite blague sur les bleus (la police) qu'on ne risque pas de croiser la nuit dans la forêt glacée sera la bienvenue pour être adoubé. Les plus drôles diront qu'ici on n'est pas au bois de Boulogne et qu'on peut pisser sans crainte derrière les buissons car les Brésiliennes craignent le froid (ouarf). Souvent un saucisson accompagne le tout, gras, souci de cohérence. Puis vient le moment du briefing, à écouter attentivement, question de surviving.