«Chez nous, il y a une religion intouchable, indiscutable. On n'a pas l'espoir de changer. Moi, j'essaie, à travers les arts traditionnels de «revaloriser» cette femme. Ici on a un proverbe qui dit qu'il ne "faut pas qu'une poule commence à faire cocorico". Ce qui signifie, autrement dit, que la femme n'a pas le droit de prendre la parole dans l'espace public. Il est très difficile de faire passer les messages de l'émancipation à des femmes qui vivent comme esclaves. Les femmes abîmées par leur situation, c'est en partie dû à certaines idées apparentées à la religion.
Ainsi, le corps de la femme ne doit pas être aperçu, ses cheveux, son visage, sa parole, sa voix doivent être camouflés. Je suis chanteuse et poétesse depuis 35 ans. J’ai passé toutes ces années à chanter. Je crois qu’une partie de la solution réside dans le droit coutumier. Longtemps les femmes Amazigh ne pouvaient se défendre… Le droit des femmes était pourtant autrefois reconnu, regardons autour de nous les femmes s’émancipent…»