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Libération
Terre indigène

«Une partie de la solution réside dans le droit coutumier

Voyage en terres d'ethnologie avec le Quai Branlydossier
Poétesse Amazigh, Kadija Arouhal Tililly est une militante en faveur des droits des femmes dans la région du Sousse au Maroc.»
(Yoriyas Yassine Alaoui/ETI / La voix des Femmes Autochtones)
publié le 18 décembre 2018 à 13h23

«Chez nous, il y a une religion intouchable, indiscutable. On n'a pas l'espoir de changer. Moi, j'essaie, à travers les arts traditionnels de «revaloriser» cette femme. Ici on a un proverbe qui dit qu'il ne "faut pas qu'une poule commence à faire cocorico". Ce qui signifie, autrement dit, que la femme n'a pas le droit de prendre la parole dans l'espace public. Il est très difficile de faire passer les messages de l'émancipation à des femmes qui vivent comme esclaves. Les femmes abîmées par leur situation, c'est en partie dû à certaines idées apparentées à la religion.

Ainsi, le corps de la femme ne doit pas être aperçu, ses cheveux, son visage, sa parole, sa voix doivent être camouflés. Je suis chanteuse et poétesse depuis 35 ans. J’ai passé toutes ces années à chanter. Je crois qu’une partie de la solution réside dans le droit coutumier. Longtemps les femmes Amazigh ne pouvaient se défendre… Le droit des femmes était pourtant autrefois reconnu, regardons autour de nous les femmes s’émancipent…»