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Finlande

Helsinki, vapeurs sur la ville

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Véritables institutions, lieux d’échange intégrés au quotidien des habitants, plusieurs saunas, ouverts ces dernières années dans la capitale finlandaise, ont modifié les bords de la Baltique. En plus des habituels bains publics, ils s’avèrent une expérience vivifiante.
Le Löyly, sauna public ouvert en 2016, «écofriendly», construit dans un style trigonométrique. (Photo Berto Bernasconi. Laif. REA)
publié le 10 janvier 2020 à 17h06

Plongée dans l’hiver, la ville de Helsinki est bien morne. La nuit s’écroule au milieu de l’après-midi et il arrive que le froid fore jusqu’à l’os, avec une pluie glacée qui mouchette toute la journée, pénible, et son unité de ton, gris comme le plomb. Quand l’obscurité happe les rues toutes droites, on cherche un peu de lumière. Celle d’une échoppe, de la fenêtre d’un appartement, peu importe pourvu d’avoir une lueur à laquelle se raccrocher. Mais l’on a beau scruter, Helsinki reste éteinte, atrophiée. Comment humer la ville et saisir ses habitants sur le vif ? Quelle est la chose la plus finlandaise ? Tournons-nous vers le dictionnaire. Trois mots finnois, selon nos recherches, se sont incorporés au français : le markka (l’ancien mark finlandais, rien de très intéressant ici), le suomi (la langue finnoise) et le sauna. Ah, le sauna : un conquistador qui a investi une bonne partie des langues du monde. On le retrouve en letton, tamoul, swahili… L’équivalent de la baguette pour les Français ou du thé pour nos voisins anglais. Dans le pays le plus heureux du monde, comme différentes organisations (les Nations unies, Eurostat) l’affirment, statistiques à l’appui, il y en aurait près de 3 millions, pour 5,5 millions d’habitants. De là à faire un lien entre bonheur et sauna…

1 - Sauna écofriendly

Dans le sud de la ville, sur les bords de la Baltique, il y a «le truc qu'il faut essayer» dans la capitale ces dernières années, selon un h