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Libération
Les yeux dans les lieux (1/7)

Portrait de montagne: la vallée du Valgaudemar

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Dans le massif des Ecrins, l’environnement est vertical, sauvage et austère, et préfigure les hauteurs himalayennes pures et dures.
(Dessin Kévin Deneufchâtel)
publié le 11 août 2020 à 18h26
(mis à jour le 5 juin 2025 à 14h35)

Article initialement paru le 11 août 2020 dans le cadre d’une série estivale. Nous le republions alors que sort aux éditions Glénat un topo sur les plus belles randonnées du massif des Ecrins.

Les journalistes de Libération se souviennent d’un lieu vacancier fondateur et revisitent maisons ou vallées, plages ou quartiers, où a sédimenté leur nostalgie des étés de toute éternité.

On s’est rencontrés un matin de juillet. Toi, la petite vallée perdue du massif des Ecrins, simple virgule sur la carte entre Gap et Grenoble. Toi qui fais partie des Alpes mais sens déjà la Provence, comme le rappellent sans cesse les Marseillais, qui s’y sentent chez eux. Entre nous deux, ce fut un coup de foudre. Comme une évidence.

Le Valgaudemar… Ici, la nature âpre et sauvage est demeurée presque vierge, et les hommes semblent vivre dans un autre siècle. Les sommets aux crêtes arrondies, semblables à des châteaux en ruine, s’abattent en sombres parois démantelées sur des pierriers immenses et d’arides alpages d’herbes rêches. L’ensemble dégage une poésie sévère, un goût âpre de bout du monde qui n’est pas sans rappeler les hautes vallées de l’Himalaya… On pourrait continuer ainsi durant des pages - et le lecteur n’a