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Libération

La cité policée

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Faire reculer l'insécurité par l'urbanisme. En France, le réaménagement de certains quartiers HLM procède de concepts sécuritaires théorisés par les Anglo-Saxons.
publié le 26 mai 2001 à 1h01

Fatima Hebal a baptisé son association Espoir Cité Bonnier. Dans ce groupe d'immeubles du haut de Ménilmontant, l'espoir en question a été éveillé par des travaux lourds de réhabilitation et une tentative de faire reculer l'insécurité par un traitement urbain «sur mesure». Le chantier a duré six ans. «Avant, on se sentait abandonnés à nous-mêmes, oubliés. La réhabilitation a fait du bien au moral des gens. Ils ont démoli des bâtiments, ouvert la cité, créé un square, installé des ascenseurs, modernisé les appartements», énumère Fatima, une femme d'une quarantaine d'années. Deux ans après l'achèvement des travaux, les problèmes de fond liés aux trafics et à l'économie illégale demeurent. Mais le percement d'une rue pour désenclaver la cité a atténué le sentiment d'insécurité. «Quand on rentre chez soi, on arrive par la rue. Ça rassure un peu», explique une autre locataire. La réhabilitation a permis de ressusciter un tissu associatif moribond. «Ici, c'est l'avenir de nous tous qui est en jeu», affirme Fatima Hebal. Son association tente de recréer des liens, en organisant des réunions d'habitants, des ateliers de dessin ou de peinture pour les plus petits.

Dédale. «Avant» (les travaux), la Cité Bonnier ressemblait à une forteresse avec ses immeubles disposés en forme de labyrinthe et un réseau complexe de ruelles intérieures. Une seule entrée desservait cette petite ville dans la ville, 597 logements regroupant plus de 2 000 habitants. Encore aujourd'hui, les gens du quartier