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Libération

Ce n'est pas la faute à la météo

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par Benoît Duteurtre
publié le 1er septembre 2001 à 0h41

Samedi

Circulation alternée

Trente degrés à l'ombre. Un présentateur de radio explique que, depuis quelques jours, la météo défavorable fait craindre de nouveaux pics de pollution. Il fait pourtant très beau. C'est un peu comme si l'on affirmait que les tempêtes ­ et non les pétroliers ­ sont responsables des marées noires. Comme s'il fallait trouver une autre explication que la plus simple : il y a beaucoup trop de voitures.

Depuis quelque temps, la Mairie de Paris tente d'établir des zones protégées pour les cyclistes et les transports en commun, afin de décourager les automobilistes. En attendant ce découragement, le même nombre de véhicules se resserre sur les chaussées rétrécies, dans des embouteillages sans fin. Les pouvoirs publics se comportent, en fait, comme s'il était inconcevable de limiter vraiment la circulation en ville (on nous a tellement seriné depuis l'enfance que la voiture est un «symbole de liberté», un moteur de la croissance, un remède contre le chômage...). Pour faire quelque chose sans fâcher personne, on divise la chaussée en zones parallèles, où les citoyens glissent dans l'hostilité mutuelle.

Je me rappelle l'unique jour où fut appliquée la fameuse «circulation alternée» : Paris retrouvait un peu de fraîcheur et de poésie, la circulation semblait fluide et moins bruyante, les gens découvraient le plaisir de marcher, de prendre le bus. Voilà ce qu'il faudrait tous les jours, et tout de suite !

Dimanche

Procès à retardement

Dans Libération hier : conféren