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Interview

«L'avenir est à l'écoconception»

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Pour Francis Chalot, spécialiste des déchets, c'est dès la conception du produit qu'il faut penser à sa vie après sa mort.
publié le 29 septembre 2001 à 0h58

Francis Chalot, spécialiste des déchets à l'Ecole nationale du génie rural et des eaux et forêts (Engref) est maire de Janville (Essonne).

Où en est le tri sélectif, alors que la loi déchet de 1992 prévoit pour 2002 l'interdiction de la mise en décharge?

Tant qu'on n'aura pas inventé la solution miracle pour transmuter tous nos déchets en poudre de perlimpinpin, il y aura des décharges. La loi de 1992 les a enfin placées au bon endroit: comme le dernier maillon d'une chaîne de valorisation et non plus comme le premier et le seul. Désormais, on ne peut plus mettre tout directement en décharge: il faut d'abord trier, recycler, valoriser, etc.

Comment inciter au tri collectif?

Les industriels participent avec le système «éco-emballage». Les pouvoirs publics leur ont dit: soit vous aidez financièrement les communes à récupérer vos emballages, soit vous allez les chercher vous-mêmes chez les gens. Ils ont bien sûr choisi la première solution et intégré le coût de ce service dans le prix des produits. Mais pour décider les communes, en 1998 Voynet a eu en plus la bonne idée de baisser la TVA sur les charges qu'elles payent aux opérateurs: elle n'est que de 5,5 % (au lieu de 20,6 %) lorsqu'il y a collecte sélective, soit 15 points de moins que pour un service classique. En tant qu'élu en grande banlieue rurale, je prêchais depuis longtemps pour la collecte sélective dans mon syndicat intercommunal regroupant des petits villages entre 100 et 2 000 habitants. C'est cette baisse qui les a