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Libération

Les ambassadeurs du tri

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En France, ils sont 1 700 à vérifier si les ordures ménagères ont été placées dans le bon conteneur.
publié le 29 septembre 2001 à 0h58

Six heures du matin, David enfile sa veste jaune et grimpe dans la benne à ordures conduite par un chauffeur. Commence alors la tournée. David Pontonnier, 25 ans, est ambassadeur du tri à Fresnes. Sa tâche consiste à expliquer aux habitants le bien-fondé et les modalités de la collecte sélective des déchets. Chaque jeudi et vendredi, le jeune homme accompagne les cantonniers dans leur périple. Sa mission: vérifier si les ordures ménagères ont été placées dans le bon conteneur. Les emballages recyclables (bouteilles plastique, cartons, boîtes de conserve, barquettes en aluminium, journaux et magazines) dans la poubelle jaune. Le reste dans la verte.

Lorsque David trouve un sac en plastique ou des branches d'arbres dans un bac jaune, il bloque le couvercle avec un Scotch «tri non conforme», laisse la poubelle sur le trottoir (elle sera ramassée le lendemain), et dépose un mot dans la boîte aux lettres des intéressés. «L'autre jour, une petite mamie a rentré son bac au garage pour ne pas que les voisins voient qu'elle avait eu un Scotch. Je suis sûr qu'elle triera mieux la prochaine fois», raconte David.

Civique. Maniant ainsi le bâton et l'information, la municipalité de Fresnes espère amener la totalité des habitants à la collecte sélective. Le fait est que les Français n'ont pas spontanément le geste civique. Or, la France se trouve confrontée à une échéance qui se rapproche dangereusement. A compter de 2002, elle ne pourra plus mettre en décharge que les déchets ultimes, ceux