Dans l'industrie automobile, les constructeurs se sont lancés dans la chasse aux odeurs de neuf. Plus un tableau de bord, un pare-soleil qui n'aient été sniffés en sortie d'usine. Les fabricants de soda hument leurs canettes d'aluminium. Les vendeurs d'eau minérale flairent le plastique de leurs bouteilles. Il s'agit d'éviter tout résidu qui par son odeur pourrait repousser le consommateur. Le nez humain? Il est cher, pas toujours assez sensible et, surtout, il fatigue et l'accoutumance émousse l'odorat.
Historiquement, ce sont des besoins sécuritaires qui ont lancé les recherches sur les nez artificiels. Pour mettre au point des capteurs capables de signaler des traces de stupéfiants ou des résidus volatils d'explosifs. Mais aujourd'hui c'est la sécurité sanitaire qui dope marché et recherches, mettant l'accent sur la détection de bactéries caractéristiques d'une dégradation sanitaire et le contrôle de la qualité des ingrédients agroalimentaires. Le nez électronique ne se contente pas de traquer les odeurs, il révèle aussi une foule de substances inodores, corps chimiques, molécules organiques et protéines. En chimie, reconnaître une odeur, c'est être capable de repérer la signature d'une ou de plusieurs molécules.
Pendant longtemps, la détection physico-chimique des molécules et des odeurs a été l'affaire de chimistes aguerris. Elle s'appuyait sur un instrument cher, complexe et encombrant, le spectrographe de masse, et sur son acolyte, le chromatographe, chargé de séparer l