Samedi

Parfaitement heureuse

Ce matin, dans la colonne de messages personnels de Libé, XXXB prévient son correspondant qu'elle sera absente jusqu'à lundi. Elle l'embrasse. Elle espère le voir la semaine prochaine, lui parler. Cela fait des semaines, des mois, qu'elle adresse à cet homme des messages. Souvent ils sont très beaux. Toujours énigmatiques. Quelquefois, elle l'appelle son ours têtu. Lui ne répond jamais par le biais des petites annonces. L'aventure de ces amoureux ­ je ne peux imaginer qu'ils ne le soient pas ­ me passionne.

Je suis arrivée à Strasbourg cet après-midi, avec des amis. 16 degrés, un ciel de printemps. Nous nous sommes un peu baladés dans la ville ­ une jeune fille faisait courir son furet en laisse le long des canaux ­, puis nous sommes allés au vernissage d'Olivier Estoppey. C'était le but de notre expédition. Laura Benson et Corentin Fontaine ont lu en public des textes que ses gravures ont inspirés au poète Nicolas Raboud. Un petit moment magique : «... ce presque rien qui ne vous sauvera pas de l'oubli». Cadeau.

Il est affreusement tard, j'ai bu beaucoup trop de riesling, je m'en mordrai les doigts demain, mais je me sens parfaitement heureuse. Toute la journée, j'ai été entourée de certaines des personnes qui me sont le plus chères au monde et aujourd'hui, la terre aurait bien pu tourner à l'envers, je ne m'en serais même pas aperçue.

Dimanche

Simiesque perspective

Les cloches de la cathédrale s'en donnent à toute volée. Carillon dans ma pauvre tête d