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Libération

Le soldat en réseau

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publié le 9 février 2002 à 22h09

Montpellier, envoyé spécial

Vous êtes en 2015 au Kelchistan et on vous tire dessus. D'où partent les coups? Vous interrogez votre chef de section resté à l'arrière. A l'abri du blindage d'un véhicule de combat, il consulte son écran. L'ordinateur vient de fusionner les données provenant de deux des systèmes embarqués. Les trois micros omnidirectionnels du détecteur de départ de coups (DDC) ont croisé leurs enregistrements et indiquent le secteur d'où provient le tir. Le DOP (détecteur d'optique pointée) balaie automatiquement la zone avec son laser. Bingo! Le faisceau lumineux ricoche sur une lunette de visée. Un sniper (tireur d'élite). Les coordonnées de sa position sont calculées au décimètre près et transmises à un autre véhicule. Feu vert du capitaine, qui confirme en cliquant sur son écran. A 18 kilomètres de vous, l'obus vient d'être programmé dans le canon. On vous tire une nouvelle fois dessus, juste au moment où vous entendez une grosse explosion à l'endroit exact d'où partaient les coups du sniper. Fin de partie. Vous cliquez sur «fin», mais cela ne marche pas. Bienvenue sur le champ de bataille numérisé- un vrai champ de bataille. Un homme vient de mourir. Vous avez toujours mal à la cheville que vous vous êtes foulée la veille, et une icone s'allume sur l'écran que vous portez au poignet. Votre adjudant vous engueule. Grandeurs et servitudes militaires...

Disparition du front. En France, cette guerre de l'avenir ­ dont on a vu les prémices avec l'action des Forces