Les vieux fauves sont fatigués. Le 4 février dernier, sur France 2, Mots croisés offre au téléspectateur en ouverture d'émission un quart d'heure de blues. Un quart d'heure totalement désabusé passé à se demander pourquoi les candidats à l'élection présidentielle ne viennent pas à la télévision. «Nous avions invité huit candidats déclarés» regrette Arlette Chabot devant son maigre parterre de cinq postulants. Alors, la journaliste se rebiffe, en direct: «Franchement, nous n'y sommes pour rien.» Arlette déprime. Aux quelques candidats présents: «Franchement, vous y croyez encore?» Mamère, moral dans les chaussettes mais réaliste, soupire: «On est les vedettes américaines.» Résultat: à peine deux millions de téléspectateurs pour Mots croisés et un genre que la télé abandonne peu à peu.
Remplaçants. Quand il a rappelé la règle du jeu (lire ci-contre), le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) a également souligné ce désamour politico-télévisuel. Ainsi, relève-t-il, «la place accordée à la campagne en vue de l'élection présidentielle dans les journaux du mois de janvier 2002 apparaît beaucoup moins importante que celle qui avait été réservée, pour la même période, à la campagne présidentielle de 1995». Même phénomène avec les émissions spécifiquement politiques. Créative en diable, TF1 se contente de remettre au goût du jour Face à la Une, inaugurée pendant la dernière présidentielle, soit en fin de JT, un simple entretien entre le présentateur et un candidat. Sur France 2, ser