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Critique

Marcel Ophuls, une jeunesse américaine

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TELEVISION. Documentaire/Marcel Ophuls retrouve ses copains d’école.
publié le 16 février 2002 à 22h17

En 1970, Marcel Ophuls part aux Etats-Unis tourner un documentaire de commande, la Moisson de MyLaï, sur le massacre de villageois vietnamiens perpétré par des GI (1). «Personnellement, je ne le trouve pas transcendant, dit aujourd’hui le réalisateur. J’ai ramené ce que je devais faire à l’origine. Mais j’ai profité du voyage pour aller voir mes anciens copains d’école: on a fait deux fois 75 minutes sur mes retrouvailles avec les Etats-Unis, exactement vingt ans après les avoir quittés.» C’est A la recherche de mon Amérique, un documentaire où le réalisateur se met en scène, se filme, toque en fourrure sur le crâne, rencontrant, discutant, plaisantant. Un documentaire entrecoupé de plans de films, de photos de Hitler, d’extraits de Spiderman, de vieilles photos de sa mère, de Photomaton de son premier amour.

Après avoir fui l’Allemagne nazie en 1933, après avoir quitté la France vichyste, les Ophuls sont restés aux Etats-Unis de 1943 à 1950. Pendant que son père, Max, tourne à Hollywood, Marcel étudie en Californie, puis occupe le Japon en tant que GI. Vingt ans après, «l’enfant d’immigrants» revient dans un pays où la «majorité silencieuse» cherche tant bien que mal à préserver une innocence perdue depuis la guerre du Viêt-nam. Ophuls rencontre hippies, toxicomanes, responsables d’université, étudiants contestataires. Converse avec le cinéaste Nicholas Ray, l’ancien GI Ron Ridenhouer qui révéla l’affaire de MyLaï. Se concentr