Fête des Grand-mères oblige, France 2 s'intéresse aux cheveux gris. A la demande d'Elsa Chabrol, des personnes âgées font l'effort de parler de leur vie affective. C'est réellement un effort, car on vous parle d'un temps où l'on n'allait pas discutailler de ses pannes sexuelles à la télé. Geneviève, Fleury, Philippe et les autres parlent de «tendresse», d'«amitié», de «liens toujours sympathisants». Rien de graveleux. La bagatelle, disent-ils pour la plupart, c'est plus notre truc, «à nos âges !» Si certains veufs ont refait leur vie et s'en portent bien, tous, de façon touchante, semblent quêter l'approbation de leurs enfants pour leur «deuxième vie». On retiendra ce couple, ensemble depuis soixante-trois ans, filmé côte à côte. Mieux que des mots d'amour, le geste de l'homme à l'évocation de leur bébé mort subitement étouffé dans son berceau : «Faut pas que tu te tracasses trop les méninges avec ça.» Tourné à la fondation Ferrari de Clamart, sur fond d'autels et de crucifix, et au dancing le Retro, entre valses et tangos, cet Amour vermeil est assez convenu et l'intérêt de ses témoignages, inégal. Plus intéressant, plus personnel, mais à un horaire dissuasif : Madeleine au paradis de Marie Mandy. Récit à la première personne, image très travaillée, moments de complicité à l'écran entre la réalisatrice et sa grand-mère adoptive. Et le sentiment à la fin du film d'avoir embrassé le destin de cette «guerrière sans arme», captive de son milieu et des conventions. Née en 1906,
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