Tous les quinze jours, Chloé quitte son bureau de Montparnasse et part en virée à Saint-Germain-des-Prés. Direction les boutiques de luxe, ou plutôt leurs vitrines. «Je fais mon tour de repérage. Chez les créateurs, je regarde les tendances, les couleurs qui se font, les coupes qui vont s'imposer. Comme ça, quand je me retrouve chez Zara et chez H & M, je suis sûre de faire les bons choix.»
Chloé n'est pas une fan de mode, ni une acharnée des tendances. Simplement, grâce aux grandes chaînes de distribution d'habillement, elle a découvert un plaisir nouveau: «suivre la mode, et pouvoir porter des choses que j'ai vues dans les magazines.» Comme des milliers d'autres consommatrices, elle est devenue accro. Elle est capable d'arpenter les allées pour dénicher «la» bonne blouse vaporeuse de la saison, ou le bon jean usé en étoile. «Je m'offre régulièrement des plaisirs à 15 ou 20 euros. Sur le coup, ça n'a l'air de rien, surtout quand on ajoute une paire de boucle d'oreilles ou une ceinture. Mais, à la fin du mois, j'en ai au moins pour 150 euros.» Perdante du point de vue financier, elle avoue se consoler en ouvrant son armoire. «J'ai presque les moyens de ne pas porter trop souvent les mêmes pièces. J'ai l'impression d'avoir toujours un truc neuf sur le dos.»
Pseudo pénuries. Del phine, la trentaine, fréquente assidûment les mégastores H & M, Zara ou Mango. En deux ans, elle aussi a constaté cette explosion de son budget. «Avant, je n'achetais un pantalon ou une chemise que quand