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Libération

Cancers sous contrôle

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Une nouvelle molécule, le Glivec, permet aux malades atteints de certains cancers de vivre «normalement». Une approche inédite.
publié le 30 mars 2002 à 22h45

La nouvelle lui est parvenue par fax. Le spécialiste de l'hôpital Saint-Louis qui le suivait pour sa leucémie myéloïde chronique ­ une forme rare de cancer du sang ­, lui proposait de se rendre au CHU de Poitiers, où, en ce début d'année 2000, commençait un nouveau protocole thérapeutique. Sur le coup, Luc (1) n'a pas fait le lien avec le médicament dont il avait entendu parler sur l'Internet, et qui redonnait espoir à des patients américains. Malade depuis trois ans, en échec thérapeutique depuis quelques mois, sans possibilité de greffe de moelle, ce quadragénaire a juste pensé qu'on lui offrait une nouvelle chance. Ce n'est qu'après les explications du chef du service d'hémathologie du CHU de Poitiers, le Pr François Guilhot, qu'il a réalisé. Il allait tester la même molécule que les internautes américains : le Glivec. «En quinze jours, les effets se sont fait sentir sur mon sang, se rappelle-t-il. Sur les symptômes, c'est plus difficile à dire, car jamais ce cancer ne m'a fait souffrir. Tout ce que je sais, c'est que l'interféron me rendait un peu dépressif, et c'était une piqûre chaque soir. Là, c'est une gélule, que je tolère plutôt bien.»

Cobaye. Depuis, Luc fait régulièrement le voyage depuis le Nord, où il vit, jusqu'à Poitiers, 1 000 kilomètres aller et retour, pour aller y chercher son traitement et faire les contrôles. Il dit revivre, et être ravi de faire partie des «cobayes» pour ce médicament. De fait, l'essai coordonné par François Guilhot a été le premier men