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Libération
Critique

Ganz sort le fouet

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publié le 30 mars 2002 à 22h45

De Delon qu'il adore, aux chiens qu'il fait tourner dans ses films («pour épater le p'tit garçon dans la salle»), de son futur Bob Morane à son «fétichisme pour le cinéma» («J'ai toujours été attiré par la trangression, le cinéma a quelque chose d'érotique»), Ganz parle, justifie, captive, avec la fébrilité et les certitudes du lycéen de ciné-club. «Perles noires» ou «chefs-d'oeuvre» de genres, le réalisateur du Pacte des loups a choisi six créations diffusées sur la chaîne, «sélectionnées pour leur cruauté, explique-t-il. Je pense que tout cinéma est cruel: l'idée même de capter l'image de quelqu'un... Ça fait partie du lien de cruauté qui s'établit entre le public et le film».

L'Ile de l'épouvante (1970) de Mario Bava d'abord, dont le réalisateur italien disait lui-même: «Je le déteste, j'ai été obligé de faire un scénario qui plagiait Dix petits nègres.» Plaidoyer de Ganz: «Le film ne raconte strictement rien et c'est précisément son intérêt: voir un cinéaste extraordinairement doué soumis aux impératifs des producteurs jusqu'à l'absurde. Il est à nu. C'est le test ultime: il faut pousser l'enveloppe pour savoir ce qu'on pense réellement de Bava. C'est fascinant parce que ce film est une beauté, c'est de l'art moderne, de l'inspiration pure.» L'Ange rouge (1966), hallucinant film de Yasuzo Masumura (Libération du 28 mars), suit l'infirmière Nishi de plus en plus près du front de Mandchourie et de son charnier. «Un film antimilitariste qui oppose une idée sadienne, c'est-à-