Les Deux-Alpes envoyée spéciale
Planches serrées contre leurs anoraks, le groupe des «débrouillés», dans le langage de l'Ecole de ski français des Deux-Alpes, est prêt au départ. Ils attaquent leur troisième leçon. Dans le groupe qui suit Alexis Parmentier, ancien champion du monde de snow, se côtoient étudiants et plus de 30 ans. On est assez loin de l'idée que l'on se fait du snowboarder : jeune écervelé, de moins de 20 ans, habillé streetwear même à la montagne, qui fume des joints en haut des pistes avant de les dévaler en semant la terreur au milieu des braves skieurs. «Cette image-là nous a fait beaucoup de tort, explique Gaétan Demard, 32 ans dont seize passées sur un surf et aujourd'hui responsable d'une école de snow. En fait, c'est un sport qui a beaucoup évolué.»
Rangés les snowboarders ? Depuis quel ques années, le sport est en passe de devenir une activité hivernale aussi banale que le ski. D'abord, sous l'effet du nombre de pratiquants. En 10 ans, on a assisté à une progression fulgurante qui a concerné toute l'Europe. Dans certaines stations, comme aux Deux-Alpes, les snow boarders peuvent représenter jusqu'à 40 % de la clientèle. Les «vieux» surnommés par les moniteurs «les barbus» sont très présents parmi les nouveaux venus.
Jean, la cinquantaine, est passé du ski au snow cette année. Très assidu, il suit les cours, enchaîne les virages avec sérieux, mime les mouvements du moniteur. «Le ski commençait à m'ennuyer, il fallait essayer autre chose, le surf est