L'institut de recherche sur les sociétés contemporaines du CNRS organisait, mercredi dernier, sa deuxième promenade sociologique dans Paris. La première était consacrée au XVIIe arrondissement et son histoire, la seconde s'intitulait : «les Métamorphoses de la ville, du tag au graff». Une visite qui tombe en pleine pénurie de surfaces pour ces modes d'expression, provoquée par la répression de la brigade ferroviaire et la politique de nettoyage. Alain Millon avait été choisi pour guide. De formation philosophique, ce sociologue qui travaille aujourd'hui dans un cabinet d'urbanisme a commencé à s'intéresser aux graffitis au début des années 80. Alors qu'il travaillait sur l'art de converser, il s'est rendu compte que les villes aussi parlaient à travers ces graffitis. Sa promenade se concentrait sur deux lieux, les anciens ateliers frigorifiques de la SNCF et une imprimerie de la rue Watt, situés sur «le plus grand projet d'urbanisme depuis Haussmann», entre Bercy et gare d'Austerlitz. A l'intérieur des Frigos, aujourd'hui, un squatt d'artistes en sursis, couvert de couches successives de tags (signatures en une seule couleur) et de graffs (lettrages et personnages), le sociologue expose : «Le tag et le graff mural contribuent-ils à façonner le nouveau paysage de la ville ou sont-ils des cicatrices qui la défigurent ?» Puis, il propose d'entrée d'éviter la question esthétique, de sortir de la problématique des pouvoirs publics : «Le tag est mauvais, le graff est bon» mais de
Peu de surfaces, mais une balade sociologique...
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par Stéphanie Binet
publié le 6 avril 2002 à 22h56
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