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Libération
Reportage

Sur l'écran du batelier

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Sur le Rhin, la révolution du transport fluvial assisté par ordinateur est en route. A quand un réseau européen?
publié le 6 avril 2002 à 22h57

Mayence (Allemagne)

envoyée spéciale

Au départ de Mayence, le gris du Rhin se confond presque avec le gris du ciel quand le MS Mainz, bateau pilote des services de navigation du sud-ouest de l'Allemagne (WSD Südwest), s'élance, direction Coblence. Dans la cabine de pilotage, qui évoque un cockpit d'avion à force de boutons et de manettes, le capitaine Hillesheim affiche pourtant un sourire des beaux jours. Sur son écran d'ordinateur, qui a détrôné la roue-gouvernail au centre de la cabine, la vue est parfaitement dégagée. Une carte électronique se déroule automatiquement à mesure que le bateau avance, lui dessinant en bleu clair le chenal qu'il peut emprunter. Au milieu de la carte, le Mainz apparaît sous forme d'un rond, qui avance par hoquets. Le bateau est localisé par le GPS, le système américain de positionnement par satellite (en attendant le système européen Galileo). Les autres bâtiments croisés sont repérés par le radar du navire, et s'affichent sous forme de taches vertes oblongues.

Jeu vidéo. On se croirait dans un jeu vidéo. Avec la réalité qui défile en prime quand on lève le nez pour regarder dehors : ce trait noir sur la carte, c'est bien un pont de pierre, et ce pâté vert, un bateau-citerne. «Regardez, en cliquant dessus, sa vitesse s'affiche», s'amuse Werner Hillesheim. «8 kilomètres heure», indique l'écran. Et «10 kilomètres heure», cette autre tache verte qui se profile au loin. Pratique pour s'assurer qu'on a le temps de doubler.

Autour du capitaine, un group