A la question pourquoi tournez-vous ? François Ozon répondÊsouvent : «Pour rencontrer des hasards.» Le making of de 8 femmes, aura au moins le mérite d'infirmer ce dessein tant le réalisateur semble avoir tout calculé, tout pensé. Le seul mystère, soigneusement entretenu jusqu à la sortie de son cinquième long-métrage, le 2 février, était de savoir comment François Ozon, réalisateur de 34 ans à la bobine tendre, avait pu réunir l'Olympe des actrices françaises, diriger dans le même mouvement Manon des sources, Peau d'âne, la Femme d'à côté, Madame Bovary, Marie-Octobre, etc. ? Et surtout quels trésors de patience avait-il déployés pour que ce tournage de huit semaines ne vire pas à l'empoignade ? Au cours de la colossale campagne de promotion, le réalisateur de Sous le sable prévenait dans une formule surgelée : «Je leur ai dit dès le départ : les crêpages de chignons, c'est dans le film, pas sur le tournage.» Le tournage du tournage n'en dira pas plus. Antoinette Boulat, responsable du casting, parle même de la distribution comme d'une évidence. Elle omet de signaler qu'Adjani était pressentie pour interpréter Pierrette (Fanny Ardant). Que malgré sa complicité avec Ozon, Ludivine Sagnier faillit bien ne pas figurer au générique. Et tant pis pour ceux qui rêvaient de caprices de stars. Il leur faudra se contenter de la mine renfrognée d'Emmanuelle Béart, de la fermeté soudaine de Catherine Deneuve qui chicane sur une scène ou d'un lapsus de Fanny Ardant qui, s'adressant à l'
Critique
Très chères poupées
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par François AUBEL
publié le 6 avril 2002 à 22h56
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