Menu
Libération

Ariel Sharon est-il antisémite ?

Article réservé aux abonnés
publié le 13 avril 2002 à 23h02

Tout le monde ou presque s'en prend à l'infâme général Sharon. Ne serait-il pas un bouc émissaire ? Nous l'a-t-on répété qu'Israël est «la seule démocratie de la région». Ariel Sharon n'est nullement un dictateur, comme certains de ses détracteurs l'affirment pour le saddamhusseiniser. Il a été élu sans tricher. Il n'a jamais dit que les Palestiniens étaient ses frères et Yasser Arafat un compagnon de négociation rêvé. On lui reproche de faire le travail pour lequel les Israéliens l'ont embauché. Il y a un syndrome de Gaulle : on espère qu'un général de droite, une fois au pouvoir, reniera ses déclarations antérieures pour mener une politique de gauche. Il arrive cependant que la droite tienne ses promesses, malheureusement. L'homme de Sabra et Chatila pousse à bout un slogan chiraquien : insécurité zéro dans les banlieues. Mais les Israéliens ne sont pas en masse dans la rue pour protester contre cette politique irresponsable. A l'heure qu'il est, même Shimon Pérès, le Nobel de la paix, persiste à se trouver plus utile à sa cause, à son pays et à lui-même en restant dans ce gouvernement ; ce n'est pas Jean-Pierre Chevènement, question démission. Ariel Sharon nous semble peut-être condamnable mais les Israéliens paraissent derrière lui.

On comprend pour quel noble motif le monde critique plus son Premier ministre qu'Israël : il ne faut pas donner la moindre arme à l'immonde antisémitisme. C'est comme si on avait intégré l'amalgame qu'on prétend combattre entre juifs et Israél